Désinformation : distinguer le troll du doute sincère

On vit dans un monde où l’information circule vite. Trop vite… Et souvent, elle déraille en chemin. Une erreur de compréhension devient une vérité alternative, une vieille photo refait surface avec une nouvelle légende, ou un commentaire de troll sème le doute sous une publication. Résultat : la mésinformation et la désinformation polluent nos fils de nouvelles et fragilisent le lien de confiance entre les membres et leurs organisations.

Présentation sur la désinformation – crédit photo Vincent Leclerc

Dans le cadre d’un événement pancanadien organisé par le SCFP-CUPE, Bâtir des sections locales fortes, qui a rassemblé près de 2500 personnes pendant quatre jours à Montréal (3-6 mars 2025), j’ai eu l’occasion de coanimer quatre ateliers sur la désinformation en milieu syndical, devant environ 400 membres. Nous étions trois coanimateur-trices, et ma partie était sur la gestion des trolls dans les médias sociaux.

Les syndicats, un cible des trolls

Les syndicats et les organisations progressistes deviennent souvent des cibles privilégiées : les trolls y voient un terrain fertile pour semer le doute, détourner l’attention ou provoquer le débat inutile. Mais il ne faut pas tout mettre dans le même panier : un troll n’est pas un membre mal informé. Il faut apprendre à faire la différence. L’un cherche à nuire, l’autre cherche parfois juste à comprendre.

Et c’est là que le rôle des syndicats prend toute son importance. On est redevables envers nos membres, et bien informer, c’est aussi protéger. C’est pourquoi, avec mes collègues, nous avons produit une fiche pratique pour aider à repérer la désinformation et y répondre adéquatement.

📄 Mésinformation et désinformation : comment les repérer ?

Quelques réflexes utiles à développer :

  • Vérifiez qui publie une information… et pourquoi ?
  • Soyez attentifs aux images : certaines sont trafiquées, ou sorties de leur contexte.
  • Ne vous fiez pas qu’aux titres — lisez jusqu’au bout.
  • Surveillez vos propres réactions : si ça vous fait réagir très fort, c’est peut-être voulu.
  • Et se poser la question : qui a avantage à ce que cette information circule ?

Enfin, interrogez l’intention. La mésinformation est souvent partagée sans malice. La désinformation, elle, est planifiée. Ce n’est pas la même réponse qu’on doit y apporter.

Dans un monde où tout circule à vitesse grand V, être un repère, c’est plus important que jamais. Et ça commence par reconnaître ce qui déforme, divise ou détourne.